Situé dans la préfecture de Wakayama, et plus précisément dans la région montagneuse de la péninsule de Kii, Koyasan, ou Mont Koya, est considéré comme l’un des plus beaux sites du Japon. Il offre aux pèlerins et aux voyageurs une expérience unique et spirituelle. Notez toutefois qu’à moins de vouloir vous reposer et vous ressourcer longuement, Koyasan se visite aisément en une seule journée.
Pour cela comptez 2h de route (aller). Partez de la gare de Namba, à Osaka, et prenez le train sur la ligne Nankai Koya. Descendez à Gokurakubashi et prenez le funiculaire jusqu’à Koyasan. Un fois au sommet, vous devrez prendre encore un dernier bus afin de vous rendre au coeur de la ville. Je vous recommande d’aller jusqu’à la porte de Daimon. De là, vous pourrez ensuite poursuivre votre chemin à pied et profiter au maximum des différents sites remarquables tout au long du chemin vous menant vers le mausolée de Kobo Daishi (voir la carte officielle du Koyasan ci-dessous).
1. L'histoire du Koyasan
On ne peut évoquer l’histoire du Koyasan sans parler de son fondateur, le moine Kobo Daishi, aussi connu sous le nom de Kukai. Ce dernier, né en 774, a été remarqué dès son enfance pour sa grande sagesse. Après un vaste apprentissage en Chine, il retourna au Japon où il décida d’y construire un centre spirituel de l’école bouddhiste Shingon. Et c’est à Koyasan, autrefois appelées Takano, qu’il installa son complexe de temples avec l’autorisation de l’Empereur Saga en 816.
Depuis lors, Koyasan est devenu un lieu de pèlerinage bouddhiste reconnu. Il est le point de départ de chemins tels que celui de Kohechi et fait également partie des 7 chemins de pèlerinage collectivement appelés Kumano Kodo. En 2004, ces routes sont inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Vous pourrez vous aussi arpenter les fameux sentiers à travers les Monts Kii pour une expérience plus mystique. Pour cela, n’hésitez pas à vous référer aux randonnées proposées par le site officiel du Koyasan.
2. Les temples du Mont Koya
Nombreux sont les voyageurs qui viennent jusqu’au Mont Koya afin d’effectuer une retraite religieuse et/ou spirituelle dans l’un des 117 temples bouddhistes du complexe. Ils s’essayent alors au Shukubo (fait de dormir dans un temple). Les témoignages à ce sujet sont mitigés.
Personnellement la visite du Koyasan sur la journée m’a suffit. Ne manquez pas les lieux absolument incontournables tels que :
– Daimon : la porte vermillon est l’entrée principale du Koyasan. Reconstruire en 1705, elle mesure près de 25m de haut et est protégée par deux divinités : les statues de Kongorikishi. Ces dernières sont les plus grandes après celles du Todaiji de Nara.
– Danjo Garan : premier complexe de temples édifié par Kobo Daishi. Il compte une vingtaine de bâtiments dont le plus iconique est la grande pagode du Konpon Daito haute de 48,5m. Malheureusement, Kobo Daishi n’a jamais pu admirer de son vivant cette oeuvre d’art dans son ensemble car il a fallu plus de 70 ans pour que la pagode soit terminée.
– le temple Kongobuji et son jardin de rochers de Banryutei : l’enceinte du bâtiment est magnifiquement décorée par des fusuma-e (peintures sur les cloisons coulissantes). Quant au jardin, il est le plus grand du Japon avec 140 pierres de granit disposées de manière à suggérer une paire de dragons émergeant des nuages pour protéger le temple.
– le musée Reihokan : il abrite et préserve un grand nombre de trésors nationaux et de biens culturels importants transmis par le temple principal du Koyasan ainsi que par les autres temples du mont.
En dehors de la visite des temples, sachez que vous pourrez également participer à un des six ateliers d’initiation comme :
– l’ Ajikan : il s’agit d’une forme d’exercice de respiration et de méditation pratiquée dans le bouddhisme Shingon
– les Sutras : dans cette pratique, les enseignements du Bouddha sont reçus directement à travers les paroles d’un moine supérieur ;
– le Shakyo : cette pratique consiste à recopier au pinceau des sutras ;
– les compositions florales : il s’agit de joindre nos mains à la fois dans la prière et dans l’art des arrangements floraux. Cette méthode de composition florale est appelée Kado Koyasan.
– le chant de louange et les hymnes de pélerinage
– les danses religieuses de l’école Kango
Vous pourrez aussi découvrir la cuisine bouddhiste traditionnelle : la Shojin ryori. Il s’agit d’une cuisine végétalienne qui respecte la présence de cinq couleurs et de cinq saveurs à chaque repas. Autre spécialité locale à goûter, le tofu au sésame (Goma tofu), qui n’est en réalité pas à base de soja mais de farine de kuzu (fécule d’une plante sauvage) mélangée à de l’eau et de sésame moulu.
3. Le cimetière Okuno-in
Niché en pleine forêt de cèdres centenaires, l’Okuno-in est le lieu le plus sacré du Mont Koya. C’est le plus grand cimetière du Japon, avec près de 200 000 tombes de fidèles ou seigneurs ayant voulu partager la vie éternelle aux côtés du fondateur de l’école bouddhiste Shingon. Il offre aux voyageurs une longue marche de 2 km à la fois mystérieuse et silencieuse au bout duquel se trouve le mausolée de Kobo Daishi. C’est un lieu exceptionnel qui mérite amplement le détour.
Rêvez-vous aussi de visiter Koyasan, le plus mystique des monts sacrés du Japon ? Ou pensez-vous que ce site est surcôté ? Partagez-nous votre expérience en commentaire !